Revue

Roland

Barthes





n°1 - Jeunes chercheurs > juin 2014




Laura Brandini

Barthes dans le Brésil des années 70 ou le poujadisme à la brésilienne


Barthes n’a jamais mis les pieds sur le territoire brésilien. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’ait jamais été au Brésil : ses écrits, ses idées, ses notions, ses paradoxes et ses allers-retours théoriques ont assuré sa présence dans l’histoire de la critique littéraire brésilienne au XXème siècle. Celle-ci peut être racontée à partir des pages des journaux, qui ont rendu compte des débats critiques des années 50 et 60, lorsque la critique traditionnelle, dilettante et subjective, qui dominait alors la presse, querellait contre la critique universitaire naissante, objective et nourrie du structuralisme français. Dans les années 70, moment de consolidation des départements de littérature dans les universités brésiliennes, les journaux étaient encore la scène des débats littéraires autour des théories structuralistes, et prolongeaient la querelle entre les « anciens », les critiques traditionnels, et les « modernes », les critiques universitaires.

La polémique que j’examinerai s’insère dans ce cadre historique et critique et se fonde sur les articles qui mentionnent Barthes dans le journal O Estado de S. Paulo. Celui-ci, établi dans la ville de São Paulo depuis sa fondation, en 1875, n’a jamais cessé d’avoir une circulation nationale et s’est toujours situé parmi les plus grands journaux du pays en nombre de lecteurs. Dans ce travail, je me concentrerai sur la réception brésilienne de l’écrivain français dans les années 70, précisément sur la polémique des « ignorances hautement spécialisées », entre les intellectuels Leyla Perrone-Moisés et Oswaldino Marques, à propos de Barthes.

Dans les années 50 et 60 Barthes avait été présenté aux lecteurs brésiliens par Leyla Perrone-Moisés, par le moyen d’articles qui expliquaient quelques-uns de ses concepts et de ses œuvres. Pendant les années 70 et, en partie, grâce aux premières traductions de ses œuvres, qui datent de cette décennie, les concepts de l’écrivain français ont été examinés au Brésil et, par conséquent, une intense dynamique de débats a été instaurée dans le journal. Parmi ceux qui ont attaqué Barthes, Oswaldino Marques mérite d’être cité comme l’auteur des essais les plus virulents[1].

En 1970 Marques écrit deux articles sous le même titre, « Estrutura das ignorâncias altamente especializadas » [« Structure des ignorances hautement spécialisées »], publiés dans le journal O Estado le 6 et le 13 juin. Le premier article met en question le structuralisme d’une manière théorique et générale. Le second critique violemment Barthes. Dans ces articles, notamment dans le premier, Marques cherche à prouver qu’il n’y a pas d'équivalences possibles entre les théories modernes en vogue dans la littérature, la sociologie et la psychologie, entre autres, et les sciences, telles que les mathématiques et la physique. Par exemple, selon lui, au cours des dernières années, le terme « structure » a été obscurci par toutes les significations que les nouvelles théories lui ont ajoutées ; et les nouveaux sens de ce terme fondamental pour le structuralisme sont le fruit de l’ignorance et de la paresse des théoriciens modernes, qui n’ont pas su trouver des mots pertinents chez des philosophes et des scientifiques, afin de les remployer à bon escient. Par conséquent, Marques ne voit pas d’intérêt aux théories de Roman Jakobson ou d’Umberto Eco, citées dans l’article, puisqu’elles n’ont rien d’original selon lui, tout étant déjà dit par d’autres auteurs ou scientifiques. Il voit donc les théoriciens en vogue, surtout ceux participant à ce qu’il nomme Nouvelle Critique, comme des imposteurs.

En résumé, le titre des deux articles, [« Structure des ignorances hautement spécialisées »], fait référence aux critiques universitaires en les qualifiant d'« ignorants », malgré leur niveau élevé de spécialisation. Leur « ignorance » viendrait du fait qu'ils inventent de nouvelles acceptions aux mots et concepts qui existent depuis toujours, les universitaires ignorant leurs sens premiers.

En poursuivant son but de « démasquer » des auteurs à la mode, les critiques universitaires, dans le second article Marques pointe son fusil contre Barthes :

Depuis son premier livre, Le Degré zéro de l’écriture, qui l’a d'ailleurs soudainement rendu célèbre en passant par Critique et vérité jusqu’à, il paraît, sa dernière production au titre cabalistique S/Z, le lucide défenseur de la Nouvelle Critique manipule tout un arsenal doctrinaire qui peut paraître auréolé d’originalité uniquement à ceux pour qui le cadre de la littérologie contemporaine se montre obscur[2]

.

La critique de Marques se fonde tant sur l’exigence de l’originalité absolue, que sur la méconnaissance des œuvres de Barthes et de son parcours intellectuel. Dans l’extrait cité, Marques précède son commentaire sur S/Z de l’expression « il paraît », ce qui met en évidence sa connaissance par ouï-dire de l’œuvre qu’il cite. Dans un autre passage, il se réfère à Barthes comme si celui-ci était « professeur à la Sorbonne ». Précisons que la Sorbonne, dans les années 60 et 70, représente la tradition en littérature, à laquelle justement Barthes s’oppose. Mais, finalement, la connaissance de l’œuvre et de son auteur n'est pas essentielle pour un critique – Marques – qui cherche moins à les comprendre qu’à les ranger du côté de l’ennemi : le critique brésilien a reconnu dans l’œuvre de Barthes, surtout dans le langage qu’il y emploie – « sa dernière production au titre cabalistique S/Z », où « cabalistique » évoque avec ironie le mystère, pour lui indéchiffrable, du titre de Barthes –, encore un représentant de la critique universitaire qu’il faut combattre au nom des véritables innovations.

Un autre exemple de sa critique du « manque d’originalité » peut être observé lorsque Marques cite « O voo dos significantes » [« Le vol des signifiants »], du 04 avril 1970, essai de Leyla Perrone-Moisés sur Barthes, paru deux mois avant, dans le même journal :

Qui oserait dire que, au moment où l’on est de la pensée et de la critique littéraire contemporaine, il était encore nécessaire de faire appel au témoignage de quelqu’un pour rendre évident que la Critique, celle qui, « dans le concept actuel perd sa connotation de censure ou de jugement, devient une activité ludique et créative » ? Toutefois, c’est ce que la critique Leyla Perrone-Moisés fait, avec l’indication précieuse qu’il s’agit d’une « option » de Roland Barthes [...][3].

Toujours muni d’une ironie grossière, Marques tient les considérations de Leyla Perrone-Moisés pour évidentes, et s’étonne de l’intérêt qu’elles suscitent auprès du public brésilien. Cependant, il ne voit ni le contexte de la critique française des années 60, qui rend les positions de Barthes très signifiantes et même courageuses, ni le contexte dans lequel Leyla Perrone-Moisés place les concepts de Barthes dans son essai.

Au moment où Barthes s’insurge contre la critique traditionnelle, dans les années 1960, celle-ci était gouvernée par l’idéal de la recherche de la vérité dans l’œuvre littéraire. La critique procédait alors comme s’il n’y avait qu’un sens dans l’œuvre et que seul le critique serait capable de saisir. Dans ce cadre, même si la polysémie de l’œuvre littéraire n'est pas une revendication nouvelle, Barthes articule cette notion à celle d’écriture, définie dans Le Degré zéro de l’écriture et développée dans d’autres essais, comme dans « Écrivains et écrivants » (1960), par exemple. Barthes met en pratique sa conception de critique à travers son écriture et propose – notamment dans S/Z – une critique littéraire comprise comme une activité de création littéraire. Donc, chez Barthes, il n’est pas question tout simplement d’une critique libérée de tout un jargon traditionnel, mais il s’agit de tout un univers théorique nouveau, ce que Leyla Perrone-Moisés explicite dans son texte.

En ce qui concerne le contexte interne du texte, Marques n’a pas raison non plus dans sa critique. Dans [« Le vol des signifiants »], Leyla Perrone-Moisés analyse S/Z à la lumière de plusieurs concepts de Barthes, dans un essai dont le but est de présenter l’écrivain français au public brésilien. Lorsqu’elle mentionne la conception barthésienne de la critique, citée par Marques, elle ne fait qu’expliciter l’option critique choisie par Barthes pour analyser Sarrasine dans S/Z : Barthes crée un texte qui a pour prétexte l’œuvre de Balzac et qui se constitue comme une lecture parmi d’autres possibles.

Dans un essai publié environ deux mois plus tard et intitulé « Roland Barthes, o infiel » [« Roland Barthes, l’infidèle »], le 29 août 1970, Leyla Perrone-Moisés poursuit son travail de divulgation de l’œuvre de l’écrivain français. En présentant les Essais critiques et Critique et vérité, qui venaient alors de paraître au Brésil[4], elle montre l’importance de l’idée de « déplacement » dans l’œuvre de Barthes et indique certains invariants barthésiens, telles l’autonomie du langage littéraire et la conception de la critique comme un métalangage. Vers la fin de l’essai, Leyla Perrone-Moisés répond à la critique de Marques, sans cependant la citer directement :

Ayant parlé de son « infidélité », parlons alors de son « manque d’originalité ». Il est clair que tout n’est pas nouveau dans le système critique de Barthes. D’abord parce que, pour être comprise, aucune information ne peut être totalement nouvelle : la récurrence et la reconnaissance s’imposent à la transmission de tout message. Ensuite, parce que les coïncidences dans les idéologies critiques contemporaines sont de plus en plus fréquentes, au point qu’il est difficile (et peu profitable) de chercher les sources premières. Car, généralement, nous remonterions à Aristote [5].

Contre l’agressivité qui émane de l’essai de Marques depuis le titre – [« Ignorances hautement spécialisées »] –, Leyla Perrone-Moisés utilise l’ironie fondée sur la connaissance du contexte culturel de son temps. Elle informe les lecteurs des origines des concepts utilisés par Barthes, pour enfin affirmer que l’importance des théories barthésiennes réside dans l’assemblage qu’il fait de ces concepts. Elle se sert ainsi des mêmes éléments qui soutiennent la thèse de Marques pour la renverser, car là où il ne voit que de l’absence d’innovation, elle voit de la créativité.

Leyla Perrone-Moisés conclut son essai par une considération sur l’incompréhension que l’œuvre de Barthes suscite : il s’agit d’un signe de sa force, de l’œuvre qui dérange justement parce qu’elle va à l’encontre des balises, parce qu’elle ôte le confort du savoir établi pour provoquer et pour proposer quelque chose jusqu’alors impensable.

En France, Barthes a été aussi l’objet d’attaques, tout comme maints structuralistes. À l'instar des critiques brésiliennes, Il a été la cible d'accusations pointant l’élitisme terminologique du langage structuraliste ; une expression récurrente dans la presse brésilienne résume cet aspect de la critique adressée aux universitaires structuralistes : le « terrorisme terminologique » menaçant les critiques traditionnels, puisqu’ils n’y sont pas initiés. Dans un entretien avec Pierre Daix, paru dans Les Lettres Françaises en 1968, Barthes justifie son point de vue en ce qui concerne l’emploi du vocabulaire structuraliste :

Il y a un poujadisme intellectuel qui est toujours possible : méfiance brutale à l’égard du langage, congé donné aux formes, réputées toujours sophistiquées, accusation de « jargon », refus de l’écriture, etc. : on connaît ce vieux mythe anti-intellectualiste, si tenace en France.
[...]
Cette tentation anti-intellectualiste, je la crois profondément nuisible, parce qu’elle empêche toute réflexion théorique ; et pour ma part, je ne veux aller que là où il y a un effort d’analyse d’une situation, qu’elle soit politique, universitaire ou « littéraire » ; seule la théorie peut faire avancer les choses, seule la théorie peut détruire[6].

Barthes reconnaît l’existence d’une pensée anti-intellectuelle en France, d’où émanent les attaques contre les nouvelles théories, surtout lorsque celles-ci sont véhiculées dans un langage innovant. Afin de construire sa réflexion, l’écrivain fait référence à Pierre Poujade, homme politique réactionnaire qui soutenait les valeurs traditionnelles des classes moyennes de la campagne française dans les années 50. Il est l’objet de deux mythologies barthésiennes, dans lesquelles l’écrivain décrit et analyse l’idéologie poujadiste qui intègre des discours répétés par certains secteurs de la société française.

Dans la mythologie « Quelques paroles de M. Poujade », Barthes montre la logique tautologique du raisonnement poujadiste, qui refuse toute issue conduisant hors de son système – qui correspond, non sans populisme, à celui des petits commerçants de province, qu’il prétend représenter. A l’intérieur de ce raisonnement circulaire, et à l'instar du commerce, seul ce qui est comptable est accepté, toute activité intellectuelle étant exclue du champ du « travail » . L’écrivain alors résume :

[...] M. Poujade verse au néant toutes les techniques de l’intelligence, il oppose à la « raison » petite-bourgeoise les sophismes et les rêves des universitaires et des intellectuels discrédités par leur seule position hors du réel computable. (« La France est atteinte d’une surproduction de gens à diplômes, polytechniciens, économistes, philosophes et autres rêveurs qui ont perdu tout contact avec le monde réel »)[7].

Barthes voit dans ce discours anti-intellectualiste le refus de toute réflexion hors du système de pensée fermé du petit commerçant, tellement honoré par Poujade. Il s’agit, par conséquent, du refus du différent, ce qui est vu par Barthes comme un symptôme typique des idéologies totalitaires. Dans la mythologie « Poujade et les intellectuels », Barthes est encore plus acerbe dans sa lecture du discours poujadiste contre les intellectuels :

Suspendus dans le vide supérieur, les intellectuels en sont tout emplis, ils sont « le tambour qui résonne avec du vent » : on voit ici apparaître le fondement inévitable de tout anti-intellectualisme : la suspicion du langage, la réduction de toute parole adverse à un bruit, conformément au procédé constant des polémiques petites-bourgeoises, qui consiste à démasquer chez autrui une infirmité complémentaire à celle que l’on ne voit pas en soi, à charger l’adversaire des effets de ses propres fautes, à appeler obscurité son propre aveuglement et dérèglement verbal sa propre surdité[8].

Tout comme dans l’entretien cité, où Barthes cible Poujade pour répondre aux attaques à l'encontre du structuralisme, lorsqu’il décrit les attaques anti-intellectualistes de l’homme politique, il répond aussi aux intellectuels traditionnels brésiliens qui critiquent les langages structuralistes, comme Oswaldino Marques, entre autres. Pour Barthes, donc, le « terrorrisme terminologique », fruit des « ignorances hautement spécialisées » poussées par la « fièvre structuraliste », autre expression présente dans la presse brésilienne, n’est rien d’autre que le signe de l’intolérance envers l’Autre ou à ce qui est différent, une manière avec laquelle les adversaires des nouveaux courants critiques, en France et au Brésil, signalent en fait leurs propres limitations.

Si Barthes était allé au Brésil, peut-être qu’il aurait connu les critiques à l'endroit de son langage, ce qui lui aurait paru, hélas, familier. Toutefois, à l'inverse du discours de Pierre Poujade contre les intellectuels, la critique brésilienne du au langage barthésien en particulier – et du langage structuraliste en général –, a émané d’un groupe d’intellectuels, les critiques traditionnels, qui s’opposaient violemment aux critiques universitaires.

Voici donc le paradoxe brésilien : une critique anti-intellectualiste prononcée par des intellectuels. Cet anti-intellectualisme cher aux critiques traditionnels s’enracine néanmoins dans un certain nationalisme, tout comme le poujadisme français. Ainsi Poujade prétend-il défendre les petits producteurs et commerçants de province en condamnant toute pensée et toute activité qui s'inscrirait hors de leur logique, une logique éminemment attachée aux terroirs des campagnes françaises, donc nationale ; de la même manière les critiques traditionnels prétendent défendre la pensée littéraire brésilienne contre ce qu’ils appellent souvent des « modes » étrangères, modes qui sont souvent le fait de jeunes critiques universitaires puisant leurs conceptions dans les préceptes du New Criticism américain et de la Nouvelle Critique française, dont Barthes était l’un des chefs de file.

Comme l’anti-intellectualisme poujadiste, qui attaquait le langage des intellectuels, sa version brésilienne incriminait les critiques universitaires par l’emploi d’un jargon incompréhensible. En fait, dans les textes de l’époque, il est rare de trouver des auteurs qui discutent vraiment les conceptions structuralistes, ce qui prouve que ce langage leur était inaccessible. Alors, avec l’excuse de protéger une « pensée littéraire brésilienne », bien que fondée sur des idées romantiques et symbolistes tardives, les critiques traditionnels luttaient pour assurer leur pouvoir de vie et de mort sur les œuvres littéraires, aussi bien que leur espace dans la presse.

Dans ce contexte, la querelle de la critique brésilienne, dans laquelle Barthes a été embarqué, était une dispute de pouvoir entre deux conceptions critiques qui s'est jouée au niveau terminologique, au niveau du langage. Barthes n’a pas pu échapper à cette querelle et a été rangé du côté des universitaires. Son image, dans les années 1950-1970, se confond donc avec l’image de la critique universitaire, aux yeux de la critique traditionnelle qui régnait alors dans les journaux.


Résumé

Cet article porte sur la réception de la pensée barthésienne au Brésil dans les années 70, lorsque l’écrivain français a été embarqué dans une dispute entre deux intellectuels brésiliens à propos du structuralisme. La polémique s’est concentrée sur Barthes, sur qui sont tombées des accusations qui lui auraient semblé familières, s’il en avait été au courant : déguisé sous forme d’érudition, on retrouve dans les discours un certain poujadisme cher à la bourgeoisie brésilienne intellectualisée, contre laquelle les Mythologies s’insurgeaient dès 1956.


Notes

[1]Né à São Luiz (MA), Marques (1916-2003) exerça de nombreuses fonctions dans des bibliothèques et dans l’administration publique. Poète, ayant une formation littéraire autodidacte, il fut nommé professeur à l’Université de Brasília en 1965 mais, à cause des sanctions de la dictature militaire (1964-1985), il s’exila aux États-Unis et enseigna à l’Université de Madison (Wisconsin). Des années 1950 aux années 1970 il publia dans la presse brésilienne des articles ayant pour objet des sujets littéraires. Même si Marques a été professeur universitaire, ses concepts et ses arguments le caractérisent comme un critique traditionnel, formé dans les conceptions romantiques et symbolistes. C’est donc moins sur la base du type d’activité – journaliste ou professeur universitaire – que dans les conceptions littéraires, que je situe la distinction entre les critiques traditionnels et les critiques universitaires.


[2]O. Marques, « Estrutura das ignorâncias altamente especializadas ». O Estado de S. Paulo (« Suplemento Literário »), 13 juin 1970, p. 1. Tous les textes en portugais ont été traduits par nos soins.


[3]Id.


[4]Crítica e verdade (édition précédée de Ensaios críticos) a été traduit par Leyla Perrone-Moisés. São Paulo, Editora Perspectiva, 1970.


[5]L. Perrone-Moisés, « Roland Barthes, o infiel ». O Estado de S. Paulo (« Suplemento Literátio »), 29 août 1970, p. 1.


[6]R. Barthes, Œuvres Complètes, nouvelle édition revue, corrigée et présentée par Éric Marty. Paris, Seuil, 2002, tome III, p. 81-82.


[7]Mythologies [1957],Œuvres Complètes, tome I, p. 737.


[8]Ibid., p. 814.


Auteur

Laura Brandini, est Professeur de Littérature Française à l’Université de Londrina (Brésil). Son doctorat, soutenu en 2013 aux universités de São Paulo et de Genève (co-tutelle), porte sur les images de Roland Barthes au Brésil. Elle est l’auteur de Crônicas e outros escritos de Tarsila do Amaral (2008) et la traductrice de Literatura para quê? (2009) et Os Antimodernos (2011) de Antoine Compagnon.


Pour citer cet article

Laura Brandini, « Barthes dans le Brésil des années 70 ou le poujadisme à la brésilienne », Revue Roland Barthes, nº 1, juin 2014 [en ligne]. URL : http://www.roland-barthes.org/article_brandini.html [Site consulté le DATE].


1Né à São Luiz (MA), Marques (1916-2003) exerça de nombreuses fonctions dans des bibliothèques et dans l’administration publique. Poète, ayant une formation littéraire autodidacte, il fut nommé professeur à l’Université de Brasília en 1965 mais, à cause des sanctions de la dictature militaire (1964-1985), il s’exila aux États-Unis et enseigna à l’Université de Madison (Wisconsin). Des années 1950 aux années 1970 il publia dans la presse brésilienne des articles ayant pour objet des sujets littéraires. Même si Marques a été professeur universitaire, ses concepts et ses arguments le caractérisent comme un critique traditionnel, formé dans les conceptions romantiques et symbolistes. C’est donc moins sur la base du type d’activité – journaliste ou professeur universitaire – que dans les conceptions littéraires, que je situe la distinction entre les critiques traditionnels et les critiques universitaires.

2O. Marques, « Estrutura das ignorâncias altamente especializadas ». O Estado de S. Paulo (« Suplemento Literário »), 13 juin 1970, p. 1. Tous les textes en portugais ont été traduits par nos soins.

3Id.

4Crítica e verdade (édition précédée de Ensaios críticos) a été traduit par Leyla Perrone-Moisés. São Paulo, Editora Perspectiva, 1970.

5L. Perrone-Moisés, « Roland Barthes, o infiel ». O Estado de S. Paulo (« Suplemento Literátio »), 29 août 1970, p. 1.

6R. Barthes, Œuvres Complètes, nouvelle édition revue, corrigée et présentée par Éric Marty. Paris, Seuil, 2002, tome III, p. 81-82.

7Mythologies [1957],Œuvres Complètes, tome I, p. 737.

8Ibid., p. 814.